J’AI (re) RENCONRÉ HANI RAMADAN

Alhamdoulillah. Louange à Allah, le créateur et pourvoyeur de toute miséricorde. J’ai eu le bonheur et la toute miséricorde de rencontrer Hani RAMADAN à Genève, 10 ans après notre première rencontre, à Labé, ma ville natale en république de Guinée.

Si vous ne le connaissez pas encore, Hani RAMADAN est le directeur du centre islamique de Genève. D’origine Egyptienne, il est titulaire d’un doctorat ès lettres de l’université de Genève, il a enseigné de 1981 à 2003 avant d’être démis de ses fonctions à la suite de la publication d’un livre. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages et articles de presse concernant l’islam.

Image de Hani RAMADAN et moi
Hani RAMADAN et moi

Je l’avais rencontré pour la première fois en 2010, à Labé, lors du CANAFI (camps national de formation islamique) organisé par l’AEEMG (Association des Elèves et Etudiants Musulmans de Guinée). A l’époque il nous avait donné un cours autour de la purification de l’unicité d’Allah (Le Tawhid) à travers l’évocation quotidienne d’Allah SWT (Le Zikr).Il s’est basé sur le verset (Ayat qui veut dire signe plus que verset) du coran révélé à la sourate (Chapter) 29 (Ayah) 45 : wa la zikrill’Ah Akbar, qui se traduirait par « En vérité le rappel d’Allah est certes ce qu’il y a de plus grand» «  وَلَذِكْرُ ٱللَّهِ أَكْبَرُ »  J’avais été marqué par sa pédagogie participative qui invite plus à un travail d’échange dirigé, qu’à un cours magistral. Il était d’une humilité et d’une rigueur pédagogique, dans le seul souci de la clarté du message qu’il porte et qu’il apporte à ses auditeurs.

Dans un contexte pandémique particulier, en ce vendredi 14 août 2020, je suis très ému de l’avoir rencontré. En effet, dû au coronavirus, les prières du vendredi se font en 3 fois (12H, 13H et 14H), pour permettre de respecter la distanciation physique. Après avoir fait la queue pour la première séance, la mosquée s’est remplie sous mes yeux. J’ai me suis alors inscrit sur la liste de 13h. J’étais dans les 10 premiers inscrits. Je suis allé m’asseoir et faire mes ablutions au bord du lac Léman. A 13H00, j’étais devant la mosquée. Je suis entré sans faire la queue à nouveau. J’ai été surpris par le caractère exigu de la salle de prière d’une telle renommée. 10 ans plus tôt lorsque j’avais entendu parler du centre islamique de Genève, j’imaginais un grand centre culturel et religieux avec des salles d’exposition, une grande salle de prière avec une coupole et des minarets, un grand minbar…

Hani ramadan et arrivé quelques minutes après en saluant toute la salle par la salutation des gens du paradis : Assalam Alaïkoum. Je ne sais pas si j’ai répondu ou pas, j’étais déjà préoccupé par savoir si c’est vraiment lui ou pas. Mais la marque noire sur son front aidant, je ne pu qu’en avoir la certitude. J’ai ensuite remarqué qu’il avait perdu du poids. L’homme d’une grande corpulence, au regard rigoureux et au visage coriace, imprimant cette recherche de droiture, de termes et d’actes idoines et humbles, que j’ai rencontré 10 ans plutôt, a laissé place à une silhouette plus chétive. La rigueur de son visage d’antan a laissé place à une lueur souriante qui scintille de la clarté d’esprit et de la tranquillité d’âme en paix, qu’Allah a promis à tous ses serviteurs ici-bas et dans l’eau-de-là.

Il prie deux rak’Ats, lis le coran, je crois qu’il a lu les 10 premiers versets de la Sourat AL-Kahf, que le prophète Mouhammad SAW nous recommande de lire chaque vendredi. Il est ensuite monté sur le minbar, a écouté l’Azan (Appel à la prière musulmane), puis a entamé le sermon qui durera environ 30 mins (enfin je crois. J’ai cru avoir passé une à deux secondes).

En cette fin d’année et début d’année musulmane, il a évoqué le bilan des pratiques des gens, dans une période où Allah nous manifeste sa colère envers nous, où la nature nous envois des signes d’épuisement et des avertissements que nous ne pouvons ignorer. Il a invité les musulmans présents à ordonner le bien et à blâmer le mal, il a rappelé des hadiths et des paroles sages de l’imam ALI dans ce sens. Il a ensuite formulé des invocations pour qu’Allah nous aide à accomplir ses ordres (les ordres d’Allah) et à s’éloigner de ses mises en gardes. Il a ensuite annoncé qu’en ce vendredi, la collecte de dons se fera au profit de deux mosquées : une au Sénégal et une au Kenya. Je sais que lui et son frère ont un attachement particulier quant aux causes religieuses dans les pays de l’Afrique subsaharienne. Il est ensuite descendu du minbar, a invité les fidèles à bien former les rangs et à éteindre les portables. Il a ensuite dirigé la prière de Jumu’a.

Après la prière, il a annoncé une prière mortuaire (salatal Janazaa) sur un frère décédé et sur la dépouille de M. Issam al-Eriane, mort en Egypte ce jeudi 13 août, dans la prison « du criminel AL-SISI ». Selon le ournal The Times of Israel, « La mort de plusieurs détenus en prison, parmi lesquels l’ex-président Morsi, a valu à l’Egypte des accusations de négligence médicale de la part des défenseurs des droits humains »

On a ensuite chacun fait deux rak’at (prières) surérogatoires. Il s’est ensuite rassis et a ouvert le coran. J’ai hésité à aller le voir, alors je suis resté assis à l’observer. Qu’est-ce qui pouvait être bien plus important que la lecture du message d’Allah ? Deux personnes sont venues discuter avec lui, interrompant ainsi sa lecture. Voyant cela ainsi que le troisième groupe de prière qui commençait à entrer dans la mosquée, je me suis dit que si je dois lui parler, c’est maintenant. Je me suis alors rapproché et me suis assis à ses côtés sans l’interrompre. Alors, il a pris le temps de terminer le verset qu’il lisait, puis il a levé sa tête vers moi. Avec un sourire il m’a dit : « vous voulez quelque chose ? »

Les instants qui ont suivis étaient du bonheur pur, de l’amour intense pour la seule cause d’Allah et la recherche de vérité. Je lui ai alors dit que je m’appelle Maladho et que je l’ai rencontré en 2010 en Guinée. Il a souri encore et il m’a dit :

  • Qu’est-ce que tu fais à Genève ?
  • Je suis étudiant, enfin je crois… euh j’ai fini mes études et je travaille en France. Là je suis en vacances, je suis venu voir un ami et j’en profite pour vous rendre visite.
  • Ah merci, qu’est ce que je peux faire pour toi, t’offrir des livres peut-être ?
  • Avec plaisir (on dirait qu’il a lu dans ma tête le mec), j’ai répondu.
Le centre islamique de Genève et les deux livres qu'il m'a offert
Le centre islamique de Genève et les deux livres qu’il m’a offert

Il m’a alors invité à le suivre. Il a dit mot pour mot « CANAFI Labé ». J’étais très ému qu’il s’en rappelle. Je lui ai alors évoqué dans le détail, le cours sur le Tawhid qu’il nous avait dispensé. Il était très souriant en m’écoutant. Il m’a offert deux de ses livres, j’ai oublié de lui demander une dédicace. Mais quelle importance. J’étais très heureux d’être en face de lui et de lui parler avec ma voix qui tremblotait d’émotion.
Il m’a ensuite parlé des guinéens qu’il connait en Guinée et en France. L’imam de la mosquée de Saint Etienne, que je ne manquerais pas de rencontrer si un jour le destin m’y envois. Il m’a ensuite remis son numéro de téléphone et m’a invité à revenir pour qu’il me reçoit d’une meilleure façon (OMG je vais fondre de bonheur). Je lui ai remercié, en lui serrant la main, chose que je ne fais plus depuis le début de la pandémie. Je le recontacterai en l’envoyant ce lien. J’espère qu’il l’aimera et qu’il m’en fera un retour critique.

Alhamdoulillah

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